• Mon rêve familier.

    Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
    D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,
    Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
    Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.

    Car elle me comprend, et mon cœur, transparent
    Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème
    Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
    Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

    Est-elle brune, blonde ou rousse ? Je l'ignore.
    Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore
    Comme ceux des aimés que la Vie exila.

    Son regard est pareil au regard des statues,
    Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
    L'inflexion des voix chères qui se sont tues.

    VERLAINE.


  • Commentaires

    1
    Jeudi 13 Janvier 2005 à 23:04
    Mélancolie des...
    Saturniens.... l'un de ses plus beaux textes... sourire
    2
    maelle poetica!
    Vendredi 14 Janvier 2005 à 13:57
    coucou!
    Bonjour sélène et bonne année!Oui je l'aime beaucoup et j'en fais ma traduction au masculin!Lol!
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