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Par maelle1 le 24 Août 2004 à 19:32
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PABLO NERUDA
Tu ne ressembles à personne depuis que je t'aime.
Laisse-moi t'étendre parmi les guirlandes jaunes.
Qui inscrit ton nom avec des lettres
de fumée parmi les étoiles du Sud ?
Ah laisse-moi me souvenir comment
tu étais alors, quand tu n'existais pas encore. [...]
Maintenant, maintenant aussi, petite,
tu m'apportes du chèvrefeuille,
et jusqu'à tes seins en sont parfumés.
Pendant que le vent triste galope en tuant des papillons
moi je t'aime, et ma joie mord ta bouche de prune.
Ce qu'il t'en aura coûté de t'habituer à moi,
à mon âme esseulée et sauvage, à mon nom que tous chassent.
Tant de fois nous avons vu s'embraser
l'étoile du Berger en nous baisant les yeux
et sur nos têtes se détordre
les crépuscules en éventails tournants.
Mes paroles ont plu sur toi en te caressant.
Depuis longtemps j'ai aimé ton corps
de nacre ensoleillée.
Je te crois même reine de l'univers.
Je t'apporterai des fleurs joyeuses
des montagnes, des copihues,
des noisettes foncées, et des paniers
sylvestres de baisers.
Je veux faire avec toi
ce que le printemps fait avec
les cerisiers.
(extrait, L'AMOUR EN RIME) </font />
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Par maelle1 le 23 Août 2004 à 15:33
Marie Laurencin- Apolinaire et ses amis Musée de Baltimore Les poètes
Au siècle qui s'en vient hommes et femmes fortes
Nous lutterons sans maîtres au loin des cités mortes
Sur nous tous les jours le guillotiné d'en haut
Laissera le sang pleuvoir sur nos fronts plus beaux.
Les poètes vont chantant Noël sur les chemins
Célébrant la justice et l'attendant demain
Les fleurs d'antan se sont fanées et l'on n'y pense plus
Et la fleur d'aujourd'hui demain aura vécu.
Mais sur nos cœurs des fleurs séchées fleurs de jadis
Sont toujours là immarcescibles à nos cœurs tristes
Je marcherai paisible vers les pays fameux
Où des gens s'en allaient aux horizons fumeux
Et je verrai les plaines où les canons tonnèrent
Je bercerai mes rêves sur les vastes mers
Et la vie hermétique sera mon désespoir
Et tendre je dirai me penchant vers Elle un soir
Dans le jardin les fleurs attendent que tu les cueilles
Et est-ce pas ? ta bouche attend que je la veuille ?
Ah ! mes lèvres ! sur combien de bouches mes lèvres ont posé
Ne m'en souviendrai plus puisque j'aurai les siennes
Les siennes Vanité ! Les miennes et les siennes
Ah ! sur combien de bouches les lèvres ont posé
Jamais jamais heureux toujours toujours partir
Nos pauvres yeux bornés par les grandes montagnes
Par les chemins pierreux nos pauvres pieds blessés
Là-bas trop [près] du but notre bâton brisé
Et la gourde tarie et la nuit dans les bois
Les effrois et les lèvres l'insomnie et les voix
La voix d'Hérodiade en rut et amoureuse
Mordant les pâles lèvres du Baptiste décollé
Et la voix des hiboux nichés au fond des yeuses
Et l'écho qui rit la voix la voix des en allés
Et la voix de folie et de sang le rire triste
De Macbeth quand il voit au loin la forêt marcher
Et ne songe pas à s'apercevoir des reflets d'or
Soleil des grandes lances des dendrophoresGuillaume Apollinaire (1880 - 1918)
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Par maelle1 le 21 Août 2004 à 17:48
Cette magnifique image a été prise sur le site ANGELSWORD.
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Par maelle1 le 20 Août 2004 à 23:42
L'ombre.
Si douce et si soyeuse,
Ombre du jour mourant,
Tu t'étales douceureuse,
Sur les vallons riants !
Ta présence voluptueuse
Enserre de ses longs bras,
La terre nourricière pleine et pulpeuse,
Qui de ses effluves enivre et laisse là!
L'obscurité menace et protège à la fois,
Les pauvres âmes égarées errant au fond de bois!
Oû es tu mon amour, mon ami d'autrefois,
Toi aussi tu me laisses , mes larmes sont en moi!
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Par maelle1 le 20 Août 2004 à 13:04
La mer
Des vastes mers tableau philosophique,
Tu plais au coeur de chagrins agité :
Quand de ton sein par les vents tourmenté,
Quand des écueils et des grèves antiques
Sortent des bruits, des voix mélancoliques,
L'âme attendrie en ses rêves se perd,
Et, s'égarant de penser en penser,
Comme les flots de murmure en murmure,
Elle se mêle à toute la nature :
Avec les vents, dans le fond des déserts,
Elle gémit le long des bois sauvages,
Sur l'Océan vole avec les orages,
Gronde en la foudre, et tonne dans les mers.
Mais quand le jour sur les vagues tremblantes
S'en va mourir ; quand, souriant encor,
Le vieux soleil glace de pourpre et d'or
Le vert changeant des mers étincelantes,
Dans des lointains fuyants et veloutés,
En enfonçant ma pensée et ma vue,
J'aime à créer des mondes enchantés
Baignés des eaux d'une mer inconnue.
L'ardent désir, des obstacles vainqueur,
Trouve, embellit des rives bocagères,
Des lieux de paix, des îles de bonheur,
Où, transporté par les douces chimères,
Je m'abandonne aux songes de mon coeur.François-René De Chateaubriant.
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