Herederos de Pablo Neruda


Fille brune, fille agile, le soleil qui fait les fruits,
qui alourdit les blés et tourmente les algues,
a fait ton corps joyeux et tes yeux lumineux
et ta bouche qui a le sourire de l'eau.


Noir, anxieux, un soleil s'est enroulé aux fils
de ta crinière noire, et toi tu étires les bras.
Et tu joues avec lui comme avec un ruisseau,
qui laisse dans tes yeux deux sombres eaux dormantes.


Fille brune, fille agile, rien ne me rapproche de toi.
Tout m'éloigne de toi, comme du plein midi.
Tu es la délirante enfance de l'abeille,
la force de l'épi, l'ivresse de la vague.


Mon coeur sombre pourtant te cherche,
J'aime ton corps joyeux et ta voix libre et mince.
Ô mon papillon brun, doux et définitif,
tu es blés et soleil eau et coquelicot.

Vers demain!

C'est un mystère,une ombre douce,

Une protection, là près de moi,

Un souffle sur les feuilles rousses,

Un oiseau qui aime sa proie!

Les notes de cette mélodie,

Me parviennent d'une autre vie.

Mon âme ,mon tout ,tu prends ma main,

Pour m'emmener vers demain.

Ne tourne pas la page,

Même si ce n'est pas sage.

Tout ce que disent tes paysages,

Sont autant de baume sur mes plaies.

MARIE!

Le temps des pommes!

C'est l'automne et pourtant il faut beau dans mon coeur.

C'est l'automne ,les feuilles tombent et c'est trop de bonheur!

Est-ce que la vie m'envoie un message,

Ou es-tu seulement un ange de passage!

Mystère tu es toujours là, étendant ton voile sur moi,

Quand saurais-je si tu penses comme moi?

Quand saurais je si nous obéissons aux mêmes lois?

Es tu un étranger ou mon roi?

Le doute toujours m'assaille,

Mais j'aime aussi cette incertitude,

Qui pourtant ma patience écaille,

Que je voudrais ne plus être dans cette interlude!

MARIE.

Dors mon ange,

Que rien ne te déranges.

Pas même le souffle d'un ange.

Ferme les yeux sous ta jolie frange.

Les étoiles luisent au firmament,

La lune veille tout doucement.

Je suis seule là et je l'attends,

Dans le silence le renoncement.

Mon coeur saigne depuis si longtemps,

Tu me poursuivras éternellement.

Suis je damnée prête à brûler,

Aux feux de l'enfer, pour tout cela payer.

Payer ce rêve fou d'être aimé,

Par toi mon âme, mon secret,

Par toi mon roi, mon hors la loi.

Je voudrais juste te dire sois à moi!

Marie.

Mon âme

Tu me laisses dans le néant,

Seule avec mes tourments.

J'aurais préféré que tu me dises non,

Que je n'ai pas de nom.

Que je ne suis rien pour toi!

J'aurais eu au moins l'impression d'exister.

Etre loin de toi ,c'est être loin de moi.

J'aurais mieux aimé que tu dises ne pas m'aimer.

Que dois-je mettre sur ce silence?

Ou sont mes rêves d'enfance ?

Délivres moi de toi ou prends moi,

Mais je t'en prie dis le moi!

Mon amour pour toi est une souffrance,

Je vis comme un fantôme,dans l'errance.

Tu es une maladie qui me dévore,

Il ne me semble plus avoir de corps.

Quand reviendra la gaité et la joie,

Les jours heureux de notre enfance,

Et cette belle espèrance!

Jamais sans doute,il ne me reste rien de toi.

Aimes moi comme je t'aime.

MARIE