• Sables mouvants

    Démons et merveilles
    Vents et marées
    Au loin déja la mer s'est retirée
    Démons et merveilles
    Vents et marées
    Et toi
    Comme une algue doucement carressée par le vent
    Dans les sables du lit tu remues en revant
    Démons et merveilles
    Vents et marées
    Au loin déja la mer s'est retirée
    Mais dans tes yeux entrouverts
    Deux petites vagues sont restées
    Démons et merveilles
    Vents et marées
    Deux petites vagues pour me noyer.


    Jacques Prévert
    Poème mis en musique par Kosma dans le film "Les visiteurs du soir.


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  • La Belle au Bois dormait...

    La Belle au Bois dormait. Cendrillon sommeillait.
    Madame Barbe-bleue ? elle attendait ses frères ;
    Et le petit Poucet, loin de l'ogre si laid,
    Se reposait sur l'herbe en chantant des prières.

    L'Oiseau couleur-du-temps planait dans l'air léger
    Qui caresse la feuille au sommet des bocages
    Très nombreux, tout petits, et rêvant d'ombrager
    Semaille, fenaison, et les autres ouvrages.

    Les fleurs des champs, les fleurs innombrables des champs,
    Plus belles qu'un jardin où l'Homme a mis ses tailles,
    Ses coupes et son goût à lui, - les fleurs des gens ! -
    Flottaient comme un tissu très fin dans l'or des pailles,

    Et, fleurant simple, ôtaient au vent sa crudité,
    Au vent fort, mais alors atténué, de l'heure
    Où l'après-midi va mourir. Et la bonté
    Du paysage au coeur disait : Meurs ou demeure !

    Les blés encore verts, les seigles déjà blonds
    Accueillaient l'hirondelle en leur flot pacifique.
    Un tas de voix d'oiseaux criait vers les sillons
    Si doucement qu'il ne faut pas d'autre musique...

    Peau d'Ane rentre. On bat la retraite - écoutez ! -
    Dans les Etats voisins de Riquet-à-la-Houppe,
    Et nous joignons l'auberge, enchantés, esquintés,
    Le bon coin où se coupe et se trempe la soupe !

    PAUL VERLAINE


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  • La machine à poèmes.

    La machine à poèmes de Raymond Queneau :Cliquez ici.

    Vous pourrez concevoir votre propre poème avec l'aide de Raymond Queneau et Ces "Cent mille milliard de poèmes"!

    Voici le mien:

    Du jeune avantageux la nymphe était éprise.

    Le faire il se pourrait bien que ce soit des jumeaux.

    Des êtres indécis vous parlent sans franchise.

    On espère toujours être des vrais normaux.

    Je me souviens encore de cette heure exquise.

    Le vulgaire s'entête à vouloir des vers beaux.

    Aller à la grande  ville est bien une entreprise.

    Que les parents féconds offrent aux purs berceaux.

    Le poète inspiré n'est point polyglotte.

    Le chat fait un festin de têtes de linotte.

    Même s'il prend son sel au celte c'est son bien.

    Les rapports transalpins sont-ils  biunivoques?

    Grignoter des bretzels distrait bien des colloques.

    L'écu de vair ou d'or ne dur qu'un matin.

    Raymond Queneau et Marie.

     

    Celui-ci est de Raymond Queneau:

     

    Ce soir,
    Si j'écrivais un poème
    pour la postérité?
    fichtre
    la belle idée

    je me sens sûr de moi
    j'y vas
    et à la postérité
    j'y dis merde et remerde
    et reremerde
    drôlement feintée
    la postérité
    qui attendait son poème

    ah mais



    Extrait de
    "L'Art Poétique


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  • L'air est cristallin.

    Les perles de pluie

    Glissent sans bruit,

    Le long des tiges de lupins.


    Les pivoines étalent

    Leur voluptueuse parure,

    Et mon coeur s'emballe

    Dans du papier à dorures.



    Les larmes sur mes joues,

    Se mèlent à la pluie.

    En attendant la nuit,

    Je marche dans la boue.


    Que de jours et de nuits,

    Sans toi mon ami.

    Que de paroles pensées et dispersées,

    Au vent ,comme l'étamine du pissenlit fané.

    MARIE.


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